Alfred Pellan • « Soir des rois »

Alfred Pellan, est né au Québec le 16 mai 1906, il produit des œuvres aux couleurs saisissantes, très complexes et texturées. Cet artiste appartient au fauvisme, cubisme et surréalisme, un aspect que le Québec à jugé trop avant-gardiste pour l’art Québécois quand il à présenté son travail en 1940. Il est également illustrateur, costumier et muraliste. Ce-dernier est décédé en 1988 à Laval au Québec.

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La comédie est annoncée pour la première fois en 1623, moment où le temps païen reprend le dessus sur le temps chrétien, la « Douzième Nuit », qui est le titre original de la pièce (Twelfth Night or What you Will) était, dans le calendrier élisabéthain, la dernière nuit des fêtes de Noël, traditionnellement réservée aux travestissements et aux jeux puis au théâtre. La Nuit des rois appartient, avec La Comédie des erreurs et Comme il vous plaira, à la catégorie des comédies « romantiques » de Shakespeare.

La pièce de théâtre  » Soir d’un roi  » est une comédie doublée d’un drame amoureux – mieux connue en français comme La nuit des rois – sont inspirés de la comedia dell’arte. C’est ainsi que Legault choisit en 1946, de mettre en scène son premier Shakespeare, Twelfth Night. Cette production propose un « véritable poème plastique en mouvement » où « chaque personnage prend l’aspect d’un tableau surréaliste » et où les éléments scénographiques « recréent continuellement la symphonie visuelle ». L’artiste Alfred Pellan est l’auteur des décors, des costumes et des maquillages de ce spectacle, le résultat inédit de ce concept : « tableau vivant », suscite le débat autour de la création scénographique qui ne respecte pas les codes de l’époque (la sobriété n’étant pas au rendez-vous).

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La pièce a été présentée à la Salle du Gesù à Montréal, du 21 mars au 6 avril 1946. Pellan a alors conçu l’ensemble des éléments de la production. Six toiles de fond ont été peintes par l’artiste avec l’aide de ses étudiants de l’École des Beaux-Arts de Montréal. Ces six tableaux colorés, ne représentent aucun lieu réel, mais suggèrent plutôt une rue, le jardin d’Olivia ou la demeure d’Orsino. Les décors sont abstraits, ce qui laisse au spectateur une liberté dans l’imagination. L’effet peinture du décor (qui donne pour résultat un environnement plat, les reliefs réalisés par des contrastes entre le noir et la couleur) est en rapport avec les costumes. L’organisation presque picturale s’organisera dans le contraste des couleurs du costume avec celles de la toile.

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Les costumes suivent la même logique des formes géométriques, des ornementations ou des motifs (un aspect présent dans l’art pictural), créant un environnement qui fait référence au cirque. Les personnages portent des costumes de bouffons : le gourmand Sire Tobie porte des rembourrures sur lesquelles sont peintes une fourchette et un couteau, le pitre Feste est coiffé d’un tricorne où l’on trouve trois visages aux expressions différentes à l’extrémité de chacune des cornes. L’uniforme futuriste des officiers ressemble au costume d’un super-héros plutôt qu’au personnage shakespearien. Cependant ils ont été difficiles à réaliser et le passage de la maquette au costume ne s’est pas fait sans problèmes. Le manque de temps obligea Alfred Pellan à peindre certains motifs, tels que les formes géométriques, les lignes et les tourbillons, directement sur les costumes. Si ce choix suit la logique du tableau vivant, cette technique possède des ratés en raison de la surcharge des motifs. Cette surabondance de couleurs, de motifs et de textures est récurrente dans la plupart des éléments de la scénographie. L’originalité et l’avant-gardisme des costumes et leur connexion visuelle avec les toiles de fond se rapprochent d’un style surréaliste ou d’un psychédélisme. Les costumes ont l’avantage à être vu de face, tout comme les figures d’un jeu de cartes, dû au manque de reliefs.

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Les couleurs et les motifs qu’utilise Pellan créent une texture unique, la scène devenant une œuvre picturale vivante et en trois dimensions.

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Plusieurs journalistes ont critiqué Pellan, l’accusant de  » dépasser les bornes du théâtre fonctionnel, d’empiéter sur les autres aspects de la production ».

Néanmoins, la scénographie d’Alfred Pellan à été reprise dans la production de  » La Nuit des rois «  en 1968 au Théâtre du Nouveau Monde par Viola. Ce-dernier s’inspire des sources de Shakespeare du xvie siècle (dont Bandello), marquée par l’influence de Plaute : un amant malheureux, une héroïne déguisée en page qui tombe amoureuse du premier, son frère jumeau, une seconde héroïne, amoureuse du jeune page (qui est amené à jouer les intermédiaires entre son maître et la belle), un naufrage, des confusions d’identités… Viola, décide de devenir l’un de ces acteur en incarnant un personnage féminin dont l’identité est ambivalente.

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Sources //

http://www.banq.qc.ca/a_propos_banq/publications/a_rayons_ouverts/aro_89/aro_89_dossier2.html

https://shakespeare.revues.org/1458#tocto1n3

https://www.erudit.org/fr/revues/annuaire/2009-n45-annuaire3893/044279ar/

https://www.universalis.fr/encyclopedie/la-nuit-des-rois/