Dots Obsession signifie “Obsession des pois”. Il s’agit d’une série d’installations créée par Yayoi Kusama, une artiste contemporaine d’origine japonaise né en 1929 à Matsumoto. Elle est avant-gardiste, peintre, sculptrice et écrivain. Elle réalise cette série en 1963 et l’expose pour la première fois à la galerie Gertrude Stein à New York.
“ Les motifs à pois sont fabuleux.”

Yayoi Kusama est atteinte d’une maladie mentale qui lui provoque des hallucinations depuis qu’elle est petite. La première hallucination dont elle se souvient était celle d’un motif floral ou à pois qui se répétait sur tout ce qu’elle voyait. De là, est née son obsession pour les motifs notamment à pois que l’on retrouve sur l’ensemble de ses installations. Elle appelle ceci la “self-obliteration” qui désigne littéralement l’effacement de soi et qui correspond à la volonté de Kusama de fondre les objets et les personnes dans ses oeuvres.
« Nous sommes plus que de misérables insectes dans un univers
incroyablement vaste. »
Cependant elle parvient à se faire connaître puisque vers la fin des années 50, Kusama part s’installer aux Etats-Unis où elle fréquente l’avant-garde new-yorkaise, ce qui lui permet de contribuer à de nombreux mouvements artistiques tels que le pop-art, l’op’art, le psychédélisme ou encore le happening. Certaines caractéristiques de ces mouvements se retrouvent dans Dots Obsession. Les couleurs très vives de ces ballons géants allant du rose (à la halle de la Villette) au jaune poussin (à la Rice Gallery) rappellent le pop art tandis que les pois à répétition nous font penser à l’op’art et ses illusions d’optiques.
En fonction de l’endroit où ils sont exposés, les oeuvres de cette série n’ont pas le même effet. Mais dans l’ensemble, les ballons sont disposés à même le sol ou suspendus en l’air et sont installés dans une galerie vide ou une pièce teintée des même motifs. Les spectateurs peuvent ainsi ressentir cette notion de vertige, de perte de repère qui finalement nous ramène à la folie de l’artiste. Cependant, si l’on associe cette oeuvre aux hallucinations de son auteur, on peut également y voir la part artistique que Kusama y amène. En effet, d’autres artistes ont travaillé sur des formes codifiées tels que Daniel Buren pour ses colonnes ou Bridget Riley et ses illusions d’optiques et aucun d’entres eux n’avaient d’hallucinations.

Cette structure à taille humaine, qui paraît ludique et enfantine au premier abord grâce aux couleurs vives et aux formes arrondies, n’est finalement que la retranscription du mal-être de Kusama dans l’art. Cette artiste a toujours craint la disparition de l’individualité et finalement c’est ce qu’elle souhaite montrer dans ces oeuvres et notamment dans cette série en parvenant à dissimuler des formes dans un paysage semblable.

“Ma vie est un pois perdu parmi des milliers d’autres pois.”
Emeline ROUXEL, ES2, 2017-2018
Sources:
Dots obession, par Wikipédia l’encyclopédie libre, consulté le 4 Novembre 2017, https://fr.wikipedia.org/wiki/Dots_Obsession
Yayoi Kusama, par Wikipédia l’encyclopédie libre, consulté le 4 Novembre 2017, https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Yayoi_Kusama
Une installation monumentale ludique ou angoissante?, par Catherine-Alice Palagret, août 2008, consulté le 4 Novembre 2017, http://archeologue.over-blog.com/article-22008329.html
Dots obsession, par Nicolas Villodre, le 17 Juillet 2008, consulté le 4 Novembre 2017, http://www.paris-art.com/dots-obsession-2/
Yayoi Kusama Dots Obsession, par la Rice Gallery, consulté le 4 Novembre 2017, http://www.ricegallery.org/yayoi-kusama/